Les leviers carbone en gestion du troupeau : jouer sur l’intervalle vêlage-vêlage en bovin viande
Les leviers en matière de gestion de troupeau constituent l’un des principaux axes d’amélioration des diagnostics carbone en élevage. En effet, selon la marge de manœuvre existante et les choix faits en termes de plan d’action, il est possible de réduire l’empreinte carbone nette de l’exploitation de 10 à 15% en jouant sur le troupeau (par exemple, sur la reproduction, l’élevage des génisses ou la santé).
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L'importance de l'intervalle vêlage-vêlage sur les émissions de méthane
L’intervalle vêlage-vêlage (IVV) est un indicateur sur lequel il est possible d’agir pour diminuer l’impact du troupeau, notamment au niveau des émissions de méthane. L’objectif que l’on retrouve souvent en élevage allaitant pour traduire la bonne rentabilité de l’exploitation est d’un veau par vache par an, soit un IVV proche de 365 jours. Baisser l’IVV pour tendre vers cet objectif revient à réduire le temps d’improductivité des animaux, ainsi que les besoins alimentaires et d’entretien associés.
Deux stratégies principales pour optimiser l'IVV
La mise en place de ce levier nécessite des modifications en termes de conduite de troupeau et d’alimentation des animaux.
Deux voies sont possibles pour l’atteindre :
1 - Améliorer la fertilité des reproductrices :
► Soit en améliorant la gestion de la reproduction du troupeau :
- meilleure détection des chaleurs,
- regroupement des vêlages,
- maîtrise du taux de renouvellement,
- flushing pour une bonne reprise d’état corporel avant la mise à la reproduction,
- alimentation adaptée des génisses et des primipares etc.
► Soit en jouant sur la génétique.
2 - Éliminer l’improductivité du troupeau par une politique de réforme.
Impacts économiques et productifs des changements de gestion
L’impact de ces changements sur le troupeau s’évalue à moyen terme.
- Ils peuvent conduire à une réduction du coût de l’improductivité, marquée par une diminution des charges et une augmentation du nombre de veaux : en effet, allonger son IVV moyen de 20 jours (soit un cycle) entraîne un manque de 7% de veaux.
- De plus, ils permettent une meilleure valorisation des fourrages et une réduction des concentrés, en limitant les jours où les animaux consomment sans produire.
L’impact sur le travail est cependant variable, puisqu’un meilleur suivi du troupeau nécessite plus de temps de surveillance, bien que certaines modifications de conduite permettent d’optimiser ce temps (notamment regrouper les vêlages).
Conséquences sur les émissions de gaz à effet de serre et la production de viande
En termes d’émissions de gaz è effet de serre, pour une exploitation en système naisseur-engraisseur de charolais, on peut espérer :
- une réduction de 2,2% de l’empreinte carbone nette de l’atelier viande en diminuant de 15 jours l’IVV moyen du troupeau,
- ainsi qu’une hausse de la production de viande vive de 6 kg de viande vive/UGB.
Source : Idele, Beef Carbon, Réduire et maintenir un bon intervalle vêlage-vêlage (2020)