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gros plan sur un tracteur

Le banc d'essai tracteur

La consommation de carburant dans le secteur agricole français représente une part significative des émissions de gaz à effet de serre. Cependant, une étude révèle que 40% des tracteurs sont surpuissants et 15% manquent de puissance, contribuant ainsi à une surconsommation.

Une solution prometteuse émerge avec le banc d'essai, une méthode de diagnostic des moteurs permettant d'optimiser l'utilisation des tracteurs et de réduire la consommation de carburant. Cette approche s'avère être un investissement rentable, offrant des économies substantielles tant sur le plan financier qu'en termes d'émissions de CO2 évitées. Découvrez comment cette technologie peut transformer l'efficacité énergétique du machinisme agricole.

Que représente la consommation de carburant d'un tracteur ?

La consommation d’énergie et de carburant pour le machinisme agricole et sylvicole représente 13% des émissions de gaz à effet de serre de l’agriculture en France (11 MtCO2 eq parmi les 85 MtCO2 eq émis par le secteur agricole en 2019). Cela peut s’expliquer par le volume important de carburant nécessaire au fonctionnement des engins et à la réalisation des travaux agricoles. En effet, un tracteur de 150CV tournant pendant 2h et qui serait utilisé à 80% de ses capacités consommerait environ 50L, soit 25L de carburant par heure d’utilisation. Avec un prix du GNR autour de 1€, le coût d’utilisation d’un tracteur serait de 25€ par heure. Ainsi, en plus de peser sur le plan environnemental, la consommation de carburant est une charge importante des exploitations qui représente 10 à 12% des charges de structure.

Pourtant, il existe une forte marge d’optimisation de la consommation de carburant. D’après une étude de l’association AILE (Association d’Initiatives Locales pour l’Energie et l’Environnement) menée sur 7 500 tracteurs entre 1995 et 2006, 40% des tracteurs seraient surpuissants et 15% manqueraient de puissance.

Qu'est-ce que le banc d'essai ?

Le banc d’essai est une méthode de diagnostic des moteurs permettant d’améliorer l’utilisation des tracteurs et de réduire la quantité de carburant consommé. Il consiste à mesurer un certain nombre de données techniques du moteur, comme la puissance à la prise de force, le régime moteur ou encore le débit de la pompe d’injection, puis à les comparer à des valeurs de référence pour détecter d’éventuels dysfonctionnements ou anomalies et les résoudre.

Description du procédé

Un banc d’essai est relié à la prise de force pour simuler une charge. En faisant tourner le moteur, on détermine son couple et son régime. En parallèle, on relie le circuit de carburant à un débitmètre pour mesurer la quantité de carburant consommée par le moteur.

 

Quels sont les objectifs du diagnostic ?

  • Détecter d’éventuels défauts ou anomalies des tracteurs pouvant donner lieu à une surconsommation, en dressant un bilan de santé du moteur
  • Optimiser l’utilisation des tracteurs en ajustant les réglages et en procédant à des réparations
  • Réduire leur consommation de carburant.

 

Quels sont les résultats ?

Selon AILE, 50% des tracteurs passés au banc d’essai présenteraient au moins une anomalie pouvant induire la surconsommation de 1,5 litre de carburant par heure. Dans le cas d’un tracteur qui serait utilisé 600 heures dans l’année, l’économie de carburant qui pourrait être entraînée par le réglage du moteur et la réparation des anomalies pourrait atteindre 900 litres par an. Au-delà de l’économie financière permise en réduisant cette consommation, cela correspondrait à 2,5 tonnes de CO2 non émis par le tracteur dans l’année. Le passage au banc d’essai représente donc une économie non négligeable sur tous les plans.

 

Comment réaliser ces diagnostics ?

En Bourgogne-Franche-Comté, les sessions de passage au banc d’essai sont organisées par le réseau CUMA, les concessionnaires agricoles etc.

 

Quel coût cela représente ?

Le montant du passage au banc d’essai se situe autour de 200€.

Maylis Gruet

Maylis Gruet

Chargée de mission environnement Cerfrance BFC

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