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vaches en train de paitre dans un champs

Atteindre l'autonomie fourragère et protéique

L’autonomie fourragère et l’autonomie protéique correspondent à la capacité d’une exploitation à couvrir les besoins de son troupeau en fourrages et en apports en protéines, grâce à leur production sur l’exploitation. Elles répondent à différents enjeux :

• Economiques, pour être plus indépendant de la fluctuation des prix du marché.

• Environnementaux, pour limiter l’importation de produits émettant des gaz à effet de serre et qui peuvent être néfastes pour l’environnement.

• Sociaux, pour produire des fourrages locaux, répondant aux nouvelles attentes des consommateurs de plus en plus regardant quant à la qualité et la provenance des produits achetés.

Viser l’autonomie fourragère et/ou protéique est avantageux vis-à-vis des différentes crises que les exploitations peuvent rencontrer (économique, climatique…), et entre dans une démarche de durabilité des structures agricoles. On vous en dit plus ici.

Quels leviers peuvent être mis en place pour atteindre ces objectifs ?

Pour atteindre ces objectifs, plusieurs leviers peuvent être mis en place : 

Autonomie fourragère

  1. Privilégier le pâturage (quand cela est possible) 
  2. Choisir des espèces et variétés adaptées aux conditions pédoclimatiques de l’exploitation
  3. Faire pâturer ses couverts 
  4. Auto-consommer ses céréales
  5. Produire des méteils 
  6. Adapter son chargement

 

Autonomie protéique

  1. Implanter des légumineuses (en mélange ou non) pour augmenter le taux de protéines dans la ration et limiter les achats d’aliments
  2. Remplacer le tourteau de soja importé par du tourteau de colza produit en France 
  3. Produire de la luzerne 

Analyses économiques de l’autonomie fourragère dans les exploitations agricoles

Selon les données Agreste de novembre 2023, l’autonomie fourragère dans les exploitations laitières est de 84 %. Pour les concentrés, seulement 1/3 de ces exploitations sont autonomes à plus de 50%.

Comme mentionnée plus haut, l’autonomie en fourrages et/ou concentrés des exploitations agricoles permet de faire des économies ; plusieurs travaux de recherche ont déjà été réalisés à ce sujet.

En 2012, une étude a été menée par l’IDELE, Agro Paris Tech et le réseau d’agriculture durable, pour montrer les effets économiques de systèmes laitiers autonomes (ses exploitations d’élevage économes et autonomes en intrants, créatrices de valeur ajoutée). Dans cette étude, les exploitations les plus autonomes étaient celles qui avaient le moins de maïs fourrage dans leur part de SFP. De plus, le taux de valeur ajoutée est plus important pour les exploitations les plus autonomes.

 

  Les plus économes et autonomes  Le groupe témoin Les moins économes et autonomes
 % de maïs fourrage dans la SFP 17% 31% 43%
 Aliments achetés (fourrages et concentrés) en % du produit lait  13% 22% 35%
 Taux de valeur ajoutée  37 32 28

Tableau 1 : Principaux résultats de l’étude « Les exploitations d’élevages économes et autonomes en intrants, créatrices de valeur ajoutée », source agreste.

Du côté des élevages allaitants, une autre étude avait également été menée en 2012, par les réseaux d’élevage INOSYS, pour déterminer les avantages, notamment économiques de l’autonomie dans les structures de bovins allaitants : "Des exploitations bovins viandes à la recherche d’une plus grande autonomie alimentaire". Dans ce réseau, des thématiques sont étudiées, notamment « la thématique AUTOSYSEL », qui concerne l’autonomie alimentaire.

Ce qui ressort globalement de cette étude est la résilience plus importante des fermes faisant partie du groupe AUTOSYSEL face aux exploitations du réseau national INOSYS : en effet, les économies sont de l’ordre de 12% dans les systèmes herbagers et augmente jusqu’à 40% quand il y a autoconsommation des céréales.

Un autre critère qu’il est intéressant de noter est l’augmentation de la marge brute pour le groupe Autosysel : même si le prix au kilo de la viande était peu différent entre les deux groupes étudiés, le prix de la production de viande au kilo a diminué de 13% en moyenne. Cela s’explique principalement par la diminution des charges alimentaires, permise par l’autonomie alimentaire des fermes.

Pour le groupe d’éleveurs naisseurs, la production brute de viande vive (PBVV) par UGB est la même, que ce soit dans le groupe AUTOSYSEL ou bien dans l’observatoire national.

AUTOSYSEL : un outil pour déterminer l’autonomie alimentaire sur sa ferme

Avec le logiciel AutoSysEl, vous pouvez calculez l’autonomie de votre exploitation. Pour cela, vous devez indiquer le département où se trouve votre structure, préciser vos productions, ainsi que votre nombre d’UGB. Enfin, vous devez apporter quelques informations sur les achats alimentaires effectués, ainsi que les variations de stocks. Les résultats apparaissent selon quatre critères :

  1. L’autonomie massique globale 
  2. L’autonomie massique fourragère 
  3. L’autonomie massique en concentrés
  4. La dépendance aux achats de concentrés par UGB

Chacune de ces données est comparée à la moyenne des élevages français (selon la base de données des réseaux d’élevage Inosys).

Il est également possible de trouver des leviers pour améliorer son autonomie, en indiquant ses motivations et ses pratiques actuelles.

Noémie Helie

Assistante conseillère environnement

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