Les différentes voies de valorisation possibles du bois des haies
La haie est une infrastructure agroécologique aux multiples bénéfices pour les exploitations agricoles. En outre, il s’agit d’un levier de première ligne pour augmenter le stockage de carbone sur les exploitations, avec une capacité de stockage de 125 kg C pour 100 mètres linéaires de haies multi-strates.
Si son implantation et son entretien sont coûteux, de nombreux avantages peuvent cependant en être tirés, notamment sur le bien-être animal et l’atténuation des effets du changement climatique.
Il est également possible de valoriser les produits issus de l’entretien de la haie de plusieurs manières. Notre spécialiste en environnement vous expose ici les principales.
Plusieurs façons de mettre en valeur les produits résultant de l'entretien de la haie
D’autres voies de valorisation peuvent être citées :
- Bois d’œuvre, de service ou d’industrie
- Valorisation de produits à base de fruits, si des arbres fruitiers sont présents dans la haie
- Utilisation des feuilles comme fourrage complémentaire pour le bétail
- Chimie verte : valorisation de molécules naturelles aux propriétés anticancéreuses, anti-inflammatoires, antioxydantes ou pouvant être utilisées pour la production d’huiles essentielles ou de cosmétiques.
Focus sur le bois raméal fragmenté
Le paillage des cultures avec du BRF se fait à partir de jeunes rameaux ligneux broyés provenant de l’année en cours, voire de 2 ou 3 ans maximum. Les branches utilisées ne feront en général pas plus de 5 à 7 cm de diamètre. Les principales essences de bois utilisées appartiennent à la classe des feuillus (par exemple les espèces de bois blanc comme le peuplier et le bouleau), qui sont privilégiés aux résineux (on recommande une proportion maximale de 20%) ou aux essences riches en tanins (acacia, chêne, hêtre).
C’est un paillis assez long à se dégrader (3 à 6 mois, voire plus selon les conditions climatiques) qui doit être installé de préférence en automne/hiver si l’on veut qu’il ait le temps de se décomposer et d’apporter ses nutriments au sol avant le printemps.
ATOUTS | LIMITES |
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Incorporer du carbone dans le sol |
Créer une faim d’azote en surface du sol en début de dégradation, car les micro-organismes qui décomposent la matière organique prélèvent l’azote minéral pour l’utiliser comme « carburant » dans leur processus de décomposition |
Fixer les reliquats azotés de culture |
Attirer certains ravageurs comme les gastéropodes, les mulots ou les sangliers |
Favoriser l’activité biologique du sol, la biodiversité et les mycorhizes |
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Augmenter la fertilité du sol, puisque sa dégradation par la pédofaune favorise la création d’humus et donc la disponibilité d’éléments minéraux assimilables |
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Réguler et stabiliser le pH car l’humus a un pH neutre |
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Améliorer la structure et la texture du sol grâce au travail de brassage par la pédofaune et donc de décompaction |
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Réguler les besoins en eau : en absorbant l’humidité et en la restituant lentement ; en réduisant l’évaporation, le lessivage et l’érosion du sol (couverture protectrice) |
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Protéger le sol des aléas climatiques : rôle de régulateur thermique et lutte contre l’érosion et la sécheresse |
Focus sur le paillage avec des plaquettes de bois
Il s’agit de substituer au moins une partie de la paille par des plaquettes de bois (de l’ordre de 3 cm) pour le paillage des logements des animaux. Le paillage avec 20 à 30 % de plaquettes de bois et 70 à 80 % de paille permet une bonne efficacité de la litière.
Une tonne de bois plaquette (soit 4m3 de bois déchiqueté sec) remplace une tonne de paille. Tout type de bois peut être utilisé mais les moins denses (saule, peuplier, bouleau, noisetier…) sont les plus absorbants.
A noter que la plaquette doit impérativement être sèche pour pouvoir absorber le jus de la litière : sa teneur en humidité ne doit pas dépasser 25 %.
ATOUTS | LIMITES |
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Pouvoir absorbant aussi efficace que la paille |
Nécessite un volume de stockage important, à l’abris |
Bonne portance, résistance au tassement |
Plus ou moins de poussière lors du paillage, selon les bois |
La paille ajoutée au-dessus reste propre plus longtemps = réduction de la fréquence de paillage |
Eviter les périodes de vêlage où ont lieu des phénomènes de léchage |
Gain de temps au paillage dans les premières semaines et lors des curages intermédiaires, car la litière est peu épaisse et moins tassée |
Litière sombre qui change les habitudes |
Limite fortement les odeurs (peu de dégagement d’ammoniac) |
Organisation de chantiers de plaquettes voire d’une filière locale pour optimiser les coûts et amortir le matériel |
Amélioration de la fertilité et de la vie microbienne des sols après épandage (humus stable) : le fumier de plaquettes se dégrade vite et ne laisse aucun résidu lors des fauches |
Réduction de l’effet azote l’année de l’épandage (il est consommé pour dégrader le bois) |
Amélioration du bien-être des animaux : moins de mammites, de blessures, de salissement |
Point de vigilance : Les résineux et les châtaigniers et chênes de plus de 25 ans contiennent des tanins et terpènes qui acidifient le sol si on les épand tels quels. Pour palier ce problème, les litières contenant ces types de bois doivent être compostées pendant 2 mois à l’air libre avant épandage, ce qui permet de dégrader ces molécules.
En revanche, les litières à base de plaquettes de bois blancs, comme le frêne, le hêtre ou le saule, ou celles à base de châtaigniers et chênes de moins de 25 ans peuvent être épandues sans compostage.
Focus sur le bois énergie
Le bois énergie correspond à l’exploitation du potentiel énergétique de la ressource en bois, principalement pour produire de la chaleur (chauffage et eau chaude sanitaire).
Il peut être destiné à plusieurs utilisations :