Aider financièrement ses enfant: Prêt ou Don ?
Création de son entreprise, acquisition d’un bien immobilier… Vous souhaitez aider un ou plusieurs de vos enfants dans le cadre de leurs projets ? Il existe différents outils à disposition, tels que la donation, le présent d’usage ou encore le prêt familial. Notre conseiller spécialiste en patrimoine vous expose les caractéristiques de chacun.
La donation
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31 865 Dons d'argent sans droits de donation
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15 ans
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80 ans
Le don de somme d’argent (article 790 G du CGI, parfois encore appelé « donation SARKOZY », reprenant sa 1ère appellation) vous permet de transmettre du numéraire à vos enfants, petits-enfants, voire arrière-petits-enfants, en bénéficiant d’un abattement spécifique.
Vous pouvez donner à chacun, sans payer de droits de donation, jusqu’à 31 865 € tous les 15 ans, à condition que le don porte sur une somme en pleine propriété (pas de réserve d’usufruit), qu’il soit majeur et que vous ayez moins de 80 ans. Le don doit être télédéclaré dans l’espace personnel impôts.gouv.fr ou grâce au formulaire 2735-SD dans le mois qui suit le transfert de la somme.
L'abattement de droit commun
À ce dispositif spécifique aux dons d’argent, s’ajoute l’abattement de droit commun. Celui-ci est de 100 000 € tous les 15 ans entre chaque parent et enfant, et 31 865 € tous les 15 ans entre chaque grand-parent et petit-enfant. Il n’y a dans ce cas aucune condition d’âge ni au niveau du donataire, ni du donateur.
Chaque parent peut donc donner, sans payer de droits de mutation, tous les 15 ans, jusqu’à 131 865 € à chaque enfant et chaque grand-parent peut donner à chaque petit-enfant, sans payer de droits de mutation, tous les 15 ans, jusqu’à 63 730 €.
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100 000 euros par enfant
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31 865 euros par petits enfants
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15 ans
Et si vous avez plusieurs enfants ?
En présence de plusieurs enfants, l’idéal est de donner la même somme à tous dans le cadre d’une donation-partage pour figer les valeurs.
Toutefois, il arrive que les donations soient réalisées dans un pas de temps différent ou que certains enfants ne reçoivent pas de donation.
Cette situation entraîne des risques, car il faudra procéder au rapport à la succession. Le rapport se fait à la valeur au jour de la succession et non de la donation. Si l’investissement réalisé par votre enfant avec ce don s’est fortement valorisé, par la suite, les autres enfants pourraient prétendre à l’équivalent de cet enrichissement.
Le présent d'usage
Lorsque vous donnez de l’argent à un enfant, ce n’est pas obligatoirement une donation. Il peut aussi s’agir d’un présent d’usage.
À la différence de la donation, le présent d’usage n’est pas à déclarer. Il n’est pas soumis aux droits de mutation et ne sera pas pris en compte dans votre succession.
Les règles (articles de loi) ne donnent pas de montant maximum. La jurisprudence est abondante, car parfois certains présents d’usage sont requalifiés en donation.
Des conditions strictes doivent donc être respectées :
- Le présent ne doit pas vous appauvrir (il ne doit pas être disproportionné par rapport à vos revenus et votre patrimoine).
- Le présent doit être lié à un événement répondant à un usage en vigueur (anniversaire, Noël, mariage…).
- Le présent doit être effectué concomitamment à l’événement (chèque, virement).
Votre enfant est libre d’utiliser l’argent que vous lui donnez comme il l’entend. Nous vous conseillons de conserver la preuve de ce cadeau (copie de chèque, relevé de virement).
Le prêt familial
Le prêt familial permet d’aider un enfant sans entraîner les conséquences d’une donation et sans déséquilibrer votre succession. Il retrouve un intérêt dans un contexte de taux bancaires plus élevés et permet d’éviter d’augmenter l’endettement des enfants.
Le prêt doit être non ambigu, aux risques d’une requalification en donation par l’administration fiscale. Ce risque de requalification en donation est écartable lorsque le prêt est réalisé par acte notarié ou enregistré auprès des services des impôts.
L’écrit est obligatoire dès que le montant prêté est supérieur à 1 500 €. Ce document doit permettre d’identifier :
- la date de la remise du capital à l’emprunteur,
- le capital emprunté,
- les conditions de remboursement du prêt.
En outre, le prêt doit être déclaré à l’administration fiscale dès lors qu’il est supérieur à 5 000 €. La formalité doit être faite par l’emprunteur. La déclaration est désormais dématérialisée et se fait via l’espace IMPOTS.GOUV concomitamment à la déclaration de revenus.
Que se passe-t-il en cas de succession ?
Le montant du prêt familial reste la propriété du prêteur. L’emprunt est donc intégré dans la succession.
Si le prêteur décède, l’emprunteur doit continuer à rembourser le capital restant dû aux héritiers. Si l’emprunteur est un des héritiers, alors le montant non encore remboursé sera imputé sur sa part de la succession.
Ces situations se présentent fréquemment compte tenu de phases de vie différentes des parents et des enfants, au gré des projets de chacun (entrée dans la vie active, projets de développement…). Afin d’accompagner ses enfants, plusieurs possibilités existent et peuvent être utilisées.
Cependant dans le cas d’utilisation du levier de donation, le donateur doit s’inscrire dans une démarche globale vis-à-vis de la situation familiale et patrimoniale afin de préserver l’équilibre familial et d’appréhender les conséquences de son choix.
L’équipe patrimoine reste à votre disposition pour toutes questions, identifier quels sont les outils les plus adaptés à votre situation et vous accompagner dans la mise en œuvre. N'hésitez pas à prendre contact sur : patrimoine@bfc.cerfrance.fr