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illustration du barème énergétique dans l'immobilier

L’immobilier en plein changement : Quelles stratégies face aux nouvelles réglementations énergétiques ?

Le secteur immobilier traverse une transformation majeure sous l’impulsion des réglementations énergétiques visant à réduire l’impact environnemental des bâtiments.

Ces changements, qui touchent particulièrement les propriétaires et investisseurs, imposent de repenser les stratégies patrimoniales pour s’adapter à un marché en changement.

Rappelons tout d'abord les critères de décence pour un logement, au regard de la loi :

  1. Une surface habitable d'au moins 9 m².
  2. La garantie de l'absence de risques pour la santé et la sécurité des locataires.
  3. Un niveau de confort minimal : arrivée d'eau potable (chaude et froide), système de chauffage, cuisine...
  4. L'absence de nuisibles ou de parasites.
  5. Des performances énergétiques minimales : la consommation énergétique ne doit pas dépasser 420 kWh par mètre carré et par an, car au-delà, le bien immobilier serait classé G et plus.
     

Les nouvelles obligations pour les passoires thermiques

Les normes énergétiques deviennent de plus en plus strictes en Europe et en France.

Les logements sont classés grâce au diagnostic de performance énergétique (DPE) à l’aide d’une lettre qui se situe entre A et G.

À titre d’exemple, la loi Climat et Résilience impose des restrictions drastiques pour les logements énergivores :

  • 2025 : interdiction de louer des biens classés G (consommation d’énergie supérieure à 420 kWh/m²).
  • 2028 : interdiction de louer des biens classés F (consommation d’énergie entre 330 kWh/m² et 420 kWh/m²).
  • 2034 : interdiction de louer des biens classés E (consommation d’énergie entre 250 kWh/m² et 330 kWh/m²).

Ces échéances forcent les propriétaires à réaliser des travaux de rénovation pour éviter la dévalorisation de leurs biens.

En effet, les passoires thermiques sont désormais perçues comme des actifs à risque, leur valeur diminuant à mesure que les échéances approchent, ce qui crée des opportunités pour les investisseurs voulant se projeter dans la rénovation énergétique de ces logements.

Les impacts pour les investisseurs

isolation d'un logement

Ces évolutions réglementaires créent des défis mais aussi de nombreuses opportunités :

Coût des rénovations énergétiques

Les travaux nécessaires pour améliorer les performances énergétiques (isolation, remplacement des systèmes de chauffage, double vitrage, système de ventilation performant) peuvent être coûteux. Cependant, ces investissements sont souvent indispensables pour conserver un rendement locatif viable et éviter une décote du bien. L’amélioration du DPE peut transformer un bien "passoire énergétique" en un logement performant, le rendant à nouveau compétitif sur le marché locatif ou à la revente.
 

Difficulté d’accès au crédit

Les évolutions du marché immobilier et les nouvelles exigences liées à la performance énergétique impactent directement les conditions d’accès au crédit immobilier. Les logements énergivores (classés F ou G dans le DPE) sont particulièrement touchés, car les banques adoptent une approche de plus en plus prudente vis-à-vis de ces biens, ce qui peut compliquer le financement des rénovations ou des acquisitions.

Les banques imposent désormais des critères plus stricts pour les prêts destinés à des biens énergivores, comme un apport plus important ou des taux d'intérêt plus élevés.
Elles demandent souvent une évaluation précise des coûts de rénovation pour garantir que l’emprunteur pourra financer les travaux nécessaires.

Opportunités de plus-value

À l’inverse, les biens rénovés selon les standards énergétiques actuels ou à venir deviennent plus attractifs. Ils bénéficient d’une valorisation accrue et séduisent une clientèle de plus en plus sensible aux critères environnementaux. Plusieurs facteurs expliquent cette attractivité croissante, notamment :

  • la valorisation économique,
  • l’intérêt accru des acheteurs et locataires pour les logements durables,
  • et les avantages financiers à long terme.

Les stratégies à adopter pour s’adapter aux nouvelles exigences

Face à ces changements, il est essentiel pour les propriétaires, investisseurs et professionnels du secteur immobilier de revoir leurs stratégies afin de tirer parti des évolutions du marché tout en se conformant aux nouvelles réglementations. Voici quelques pistes clés pour réussir cette transition :

1.    Réaliser un audit énergétique

Avant d'engager des travaux de rénovation, il est indispensable de procéder à un audit énergétique approfondi de votre bien immobilier. Cet audit permet :

  • d’identifier les faiblesses énergétiques (isolation, système de chauffage…),
  • de prioriser les travaux à réaliser en fonction de leur impact sur la performance énergétique et le coût,
  • de bénéficier d’un plan d’action clair et chiffré pour optimiser le retour sur investissement.

À savoir que les audits énergétiques peuvent être financés partiellement via des dispositifs comme MaPrimeRénov’ ou les subventions locales, ou par le vendeur directement.

 

2.    Prioriser les travaux à fort impact énergétique

Certaines rénovations offrent un meilleur rendement énergétique et financier que d’autres. Parmi les interventions les plus efficaces, on retrouve l’isolation thermique (combles, murs, cave), le remplacement des systèmes de chauffage (chaudières à condensation, pompes à chaleur…), le remplacement des fenêtres et des portes et un système de ventilation performant.

 

3.    Tirer parti des aides et financements disponibles

Pour réduire l’impact financier des travaux de rénovation, de nombreux dispositifs existent :

  1. MaPrimeRénov’ : destinée aux propriétaires occupants, bailleurs et copropriétés, elle subventionne un large panel de travaux énergétiques.
  2. Certificats d’Économies d’Énergie (CEE) : primes financées par les fournisseurs d’énergie pour encourager la rénovation.
  3. Éco-Prêt à Taux Zéro (Éco-PTZ) : permet de financer des travaux sans intérêts.

 

4.    Se former et se faire accompagner

Les propriétaires et investisseurs doivent se familiariser avec les enjeux énergétiques et les solutions techniques disponibles. Pour cela, ils peuvent solliciter des professionnels du bâtiment pour faire chiffrer le montant des travaux et garantir la qualité de ceux-ci.

Il est également possible de se faire accompagner par des conseillers en patrimoine ou des professionnels de l’immobilier pour faire un point sur la faisabilité du projet.

Conclusion : Un marché en transition, une opportunité à saisir

Les nouvelles réglementations énergétiques transforment les contraintes environnementales en opportunités pour ceux qui adaptent leur stratégie. Miser sur des actifs performants sur le plan énergétique, anticiper les travaux de rénovation, et intégrer des critères énergétiques dans ses décisions d’investissement ne sont plus seulement des choix, mais des nécessités pour pérenniser et valoriser son patrimoine immobilier.

L’avenir appartient aux investisseurs prêts à s’engager dans cette transition énergétique immobilière. N'hésitez pas à contacter nos conseillers spécialisés en gestion de patrimoine : patrimoine@bfc.cerfrance.fr

Jérémy Marechal

Conseiller en gestion de patrimoine Cerfrance BFC

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