La place des infrastructures agroécologiques dans les exploitations agricoles

Qu’est-ce qu’une haie (définition de la PAC) ?

Elle est définie comme une unité linéaire de végétation ligneuse, d’une largeur inférieure ou égale à 20m, implantée à plat, sur talus ou sur creux, avec une présence d’arbustes, d’arbres et/ou d’autres ligneux (ronces, genêts, ajoncs…).

Elle est généralement multi-strates, l’idéal en termes de fonctionnalité étant d’avoir au moins les strates herbacées, arbustives et arborées. Les haies constituées de plusieurs essences seront également plus intéressantes à la fois pour leur résilience et leur résistance aux maladies, mais aussi en termes d’intérêt agronomique et écologique de la haie.

Quel est le coût moyen ?

• 10-13 € du mètre linéaire planté (comprenant le coût des plants, travaux et protections)
• et 10 à 30 €/100 ml/an pour l’entretien des haies.

Calendrier des étapes

Il est recommandé de privilégier la période de fin novembre à fin mars pour implanter la haie, lorsqu’il y a de la disponibilité en eau dans le sol et en dehors des périodes de repos végétatif, de gel, de vents violents ou de sol engorgé.

Bénéfices apportés par ce levier

1. augmenter le stockage de carbone sur l’exploitation,
2. limiter l’érosion et le ruissellement,
3. améliorer la biodiversité (en recréant des habitats) et le bien-être animal (en créant de l’ombrage et en abritant du vent),
4. réguler le climat (effet brise-vent, ombrage et limitation du dessèchement, protection physique des cultures…).

Les haies peuvent aussi être valorisées au niveau économique en exploitant le bois (BRF, paillage des logements des animaux, bois énergie, vente de produits à base de fruits…). Selon la voie choisie, il faudra attendre plus ou moins longtemps avant de pouvoir valoriser les produits de la végétation constituant la haie. En effet, un arbre planté aujourd’hui sera adulte au bout de 15-20 ans minimum selon les essences (le plus rapide sera le peuplier, tandis qu’un chêne produira au bout de 100 ans). Un arbre planté aujourd’hui bénéficiera donc aux générations suivantes si l’on cherche la valorisation du bois lui-même. D’ici là, la haie apportera d’autres bénéfices.

Ce sont des infrastructures en général en longueur, pas forcément très larges (à l’exception des jachères qui sont réalisées sur des parcelles). Ces linéaires sont très intéressants d’un point de vue écologie car ce sont les plus riches en biodiversité : ce sont des écotones.

Il existe une infinité de possibilités, que ce soit dans le choix des essences, dans la constitution des mélanges etc. Ce choix se fera notamment en tenant compte des conditions pédoclimatiques, du statut de la parcelle (ZNT, MAEC, jachère…) et de ses abords, mais aussi de la disponible des graines et de leur coût. Chercher la simplicité (mélanges prairiaux par exemple) est souvent une bonne stratégie.