Remontée des cours des céréales avant moisson : quels enjeux pour les entreprises régionales ?
La récente remontée des cours des céréales est due aux prévisions de l'USDA annonçant une baisse de la production mondiale pour la campagne 2024-2025, des stocks en diminution et également à la demande chinoise en hausse. Cette tension sur le marché devrait maintenir les prix élevés jusqu'à la moisson. Par la suite, l'ampleur de cette hausse dépendra des résultats réels des récoltes dans l'hémisphère nord. Cela aura un impact sur les prix mais également des conséquences économiques pour les exploitations de Bourgogne-Franche-comté : nos spécialistes vous présentent leur analyse ici.
Cette remontée des cours est-elle durable ?
La montée des cours récente est principalement liée à la publication du dernier rapport USDA (département de l’agriculture des États-Unis) qui réalise des prospectives sur la situation des récoltes, stocks et perspectives de moisson dans le monde.
Dans son dernier rapport du mois d’avril, l’USDA attend une production mondiale en baisse sur la campagne 2024-2025. Conjuguée à des stocks fin en baisse et à une demande chinoise qui repart à la hausse, le marché devrait être plus tendu, ce qui explique cette remontée des cours.
Bien entendu, les résultats réels des moissons, notamment dans l’hémisphère nord, qui arrivent dans quelques mois auront un impact majeur sur cette remontée. Toutefois, les prospectives USDA sont généralement fiables.
Donc, jusqu’à la moisson, les cours devraient rester haussiers. Par la suite, la tendance haute devrait se maintenir, mais l’ampleur de cette augmentation et son maintien dépendra des résultats réels de la moisson 2024 dans l’hémisphère nord. Actuellement, les conditions de cultures sont jugées favorables sur ce plan…
L’impact sur les prix
Les données au 29/05 du marché du blé sont les suivantes :
- Physique moisson 2023 : 200 à 210 €/T départ BFC
- Physique moisson 2024 et échéances à terme rapprochées (septembre et décembre 2024) : 230 à 240 €/T départ BFC
- Echéances éloignées moisson 2024 (mars et mai 2025) : 240 à 250 €/T départ BFC
Quelles conséquences de cette embellie sur l’économie des fermes « Grandes cultures » ?
Nous avons simulé une campagne moisson 2024 avec des charges opérationnelles globalement revenues à un niveau d'avant crise Ukrainienne (+ 5 % par rapport à 2022), des charges de structure stables par rapport à 2023, et, enfin, des rendements égaux aux moyennes décennales.
Les conséquences en termes de revenu disponible par UTAF pour « l’entreprise cultures BFC moyenne » de la région sont les suivantes :
En conclusion
Il semble intéressant de prendre dès à présent quelques positions de couverture sur le marché physique aux cours actuels ou sur les marchés à terme, sur des échéances rapprochées, pour sécuriser un prix de vente qui semble couvrir dans la majorité des cas les coûts de production et garantir une rémunération proche de 2 SMIC/UTAF.
Ne pas trop engager (25 – 40 % ?) afin de se prémunir d’une moisson décevante, car les conditions de culture sont variables (levée, enherbement, rayonnement solaire déficient…).
Attention : avec le prix des céréales, on assiste souvent à une augmentation des prix des engrais. Il peut également être intéressant de vous couvrir tôt sur des prix qui, globalement, ont retrouvé un niveau plus normal, même s’ils restent au-dessus des moyennes des années avant 2022.
Un contact rapide avec vos opérateurs commerciaux habituels peut vous permettre de sécuriser une partie de vos coûts et des produits de la prochaine moisson !