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Micro entrepreneur : faut-il passer au régime réel ?

« Je ne sais pas si je vais avoir beaucoup de clients. » « J’attends de voir si mon activité est suffisamment rentable. »

Vous avez créé votre activité en optant pour le régime de la micro entreprise pour sa simplicité administrative. Depuis, votre activité a pu évoluer : plus de clients, des charges nouvelles, des investissements à prévoir, une embauche en perspective… Ce régime est-il toujours adapté ? Ne faudrait-il pas envisager de passer au réel ? Notre conseillère en entreprise vous donne des éléments de réponse !

Quel est l'intérêt du régime micro ?

L’intérêt principal du régime micro réside dans sa simplicité administrative et son coût :

  • La création d’une entreprise individuelle au régime micro est simple et gratuite
  • Les obligations comptables sont limitées à la tenue d’un livre recettes-dépenses
  • Le compte bancaire dédié n’est pas nécessairement un compte professionnel, donc moins coûteux
  • Les cotisations sociales de l’exploitant sont dues seulement si des recettes sont encaissées.

Ainsi, le régime micro peut permettre, à moindre coût, de démarrer une nouvelle entreprise et de vérifier si les clients sont au rendez-vous.

Les seuils de chiffre d’affaires d’éligibilité au régime micro étant relativement élevés (77 700 € en prestations de services et activités libérales, 188 700 € en commerce et fourniture de logement), il apparaît tout à fait envisageable d’exercer une activité principale sous ce régime.
 

Quels sont les inconvénients du régime micro ?

Cependant, le régime micro ne permet pas de déduire les dépenses réellement engagées pour l’activité. En effet, un abattement forfaitaire pour frais et charges s’applique pour le calcul du bénéfice de l’entreprise, bénéfice soumis à l’impôt sur le revenu.

Sans compter que les cotisations sociales du micro-entrepreneur sont assises directement sur les recettes. Contrairement au régime réel où ces mêmes cotisations sont calculées sur un réel résultat d’exploitation, tenant compte ainsi de l’ensemble des dépenses, et sont déductibles du bénéfice imposable de l’entrepreneur.

Il est donc primordial de suivre de près les dépenses de l’entreprise, cotisations sociales incluses, et de s’assurer qu’elles restent inférieures à l’abattement.

Pour vous y aider, une étude comparative micro/réel peut s’avérer nécessaire. Elle permettra de s’assurer que le régime est toujours adapté ou d’envisager une option pour le régime réel d’imposition.

Pour résumer

Le régime micro peut être adapté à long terme dans le cas d’une activité ne nécessitant que peu de dépenses (par exemple, prestations de services avec peu d’investissement matériel, peu de déplacements).
Dans le cas contraire, il peut être plus intéressant, en termes de prélèvements fiscaux et sociaux, d’opter pour le réel d’imposition.
Dans tous les cas, une étude comparative chiffrée vous permettra d’y voir plus clair sur le régime le plus adapté à votre situation. N'hésitez pas à faire appel à nos conseillers spécialisés Cerfrance BFC : conseil@bfc.cerfrance.fr
 

Micro et TVA : le saviez-vous ?

« Micro entrepreneur » ne veut pas dire systématiquement « pas de TVA ».
En effet, les seuils de la franchise en base de TVA sont à présent bien inférieurs aux seuils du régime micro.
Par exemple, dans le cadre d’une activité relevant des prestations de services, l’entreprise est de plein droit au régime micro en dessous de 77 700 € de recettes, mais si ces recettes dépassent le seuil de 36 800 €, la franchise en base cesse de s’appliquer et l’entreprise devra donc facturer et reverser de la TVA à ses clients.

Attention : alors qu’en cas de dépassement des seuils de la micro, le passage s’effectue au 1er janvier de l’année suivant le dépassement, vous devrez reverser la TVA dès le 1er jour du mois de dépassement.
Enfin, s’il s’avère intéressant pour votre entreprise d’être assujettie à TVA (vos clients sont des professionnels assujettis, vous avez des investissements réguliers sur lesquels vous pourriez récupérer la TVA…), même si votre niveau d’activité reste en dessous du seuil d’assujettissement, vous avez toujours la possibilité d’opter pour la TVA.
 

Thuy-An Moncharmont

Thuy-An Moncharmont

Conseillère d'entreprise Cerfrance BFC

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