Gaz, électricité : comment faire face à la flambée des prix de l’énergie ?
Covid, contexte géopolitique, fermeture de centrale nucléaire... ont pour conséquence la forte hausse du prix des énergies.
Voici 3 bons réflexes qui peuvent limiter son impact.
Depuis le 2e semestre 2021, les prix des énergies connaissent une hausse importante et continue, prenant son origine dans la reprise économique post crise COVID. En effet, la relance économique a généré une forte demande, rendant les consommateurs dépendants d’une offre insuffisante.
Le contexte géopolitique et, en l’occurrence, le conflit russo-ukrainien, a accentué cette hausse. Depuis septembre 2022, l’approvisionnement via les gazoducs Nord Stream, alimentés par la Russie, a été coupé. Pour rappel, la Russie est le 2e pays producteur de gaz mais surtout le 1er exportateur au monde.
En France, l’électricité est en majeure partie produite par les centrales nucléaires et en partie par les énergies fossiles comme le gaz. La fermeture définitive de la centrale de Fessenheim en 2020 avait entraîné une baisse de la capacité de production française. Les indisponibilités du nucléaire (maintenance, réparations, obligations réglementaires…) accentuent, à ces périodes, la baisse du niveau de production, ayant une incidence directe sur les prix.
Comment réagir ?
Réflexe 1 : vérifier votre contrat d’énergie pour anticiper les hausses de tarif annoncées
Quelles sont vos conditions contractuelles actuelles ? Durée d’engagement, prix, indexation… Sont-elles toujours avantageuses ?
Si vous aviez souscrit à une offre de marché pour l’électricité, vérifiez si le tarif réglementé ne serait pas plus intéressant pour vous.
Pour rappel, le tarif réglementé de vente est un tarif fixé par les pouvoirs publics afin d’en garantir une meilleure stabilité (voir ci-dessous). Il est accessible aux entreprises répondant aux critères suivants :
- Elle emploie moins de 10 salariés
- Son chiffre d’affaires, ses recettes ou son total bilan n’excèdent pas 2 millions d’euros
- Elle a souscrit à une puissance inférieure ou égale à 36kVA.
Si vous répondez à ces critères et que vous ne bénéficiez pas d’une offre de tarifs règlementée, rapprochez-vous de votre fournisseur d’électricité !
Réflexe 2 : opérer des changements dans vos habitudes de consommation
Avec son plan de sobriété, le Gouvernement a récemment appelé l’ensemble des consommateurs d’énergies, Etat, collectivités, citoyens mais également les entreprises, à la sobriété énergétique.
La réduction de la consommation est le 1er levier pour faire baisser les factures.
Les entreprises sont invitées à s’engager dans une démarche de sobriété à travers 15 engagements que vous pouvez retrouver sur la plateforme Les entreprises s’engagent : température du chauffage, éclairage des bâtiments, organisation du travail… Certaines de ces mesures sont peut-être applicables à vos entreprises et vous permettront de précieuses économies en ces temps inflationnistes.
Réflexe 3 : solliciter les dispositifs d’aides aux entreprises
Le Gouvernement a mis en place des mesures de soutien pour aider les entreprises à faire face aux augmentations de leurs coûts d’énergie.
Le bouclier tarifaire
Depuis fin 2021, ce dispositif permet de limiter la hausse des factures d’électricité et de gaz à 4%. Le Gouvernement a prolongé ce dispositif pour 2023 avec l’application d’une limite à 15% de hausse à partir de janvier 2023 pour le gaz et à partir de février 2023 pour l’électricité. A titre de comparaison, une hausse de 300% à 400% du tarif de marché est anticipée pour l’année 2023. Le bouclier tarifaire constitue donc une aide très intéressante pour beaucoup de TPE (il s’agit des entreprises répondant aux mêmes critères d’éligibilité que ceux prévus pour l’accès au tarif réglementé de vente (voir ci-dessus).
Les entreprises éligibles au bouclier tarifaire sont donc invitées à se rapprocher de leur fournisseur d’énergie pour demander à en bénéficier.
L’amortisseur d’électricité
Mise à jour du 15 décembre 2022
Cette aide, mise en place dès le 1er janvier 2023 et pour un an, s’adressera à toutes les entreprises qui ne seraient pas éligibles au bouclier tarifaire, TPE et PME.
Elle prendra la forme d’une réduction appliquée sur la facture d’électricité, correspondant à une prise en charge de 50% de la part énergie de la facture (i.e. hors coûts d’acheminement et hors taxes), si le prix unitaire du MWh est compris entre 180 et 500€.
La réduction maximale du prix unitaire sera de 160€/MWh sur la totalité de la consommation.
Les entreprises éligibles, TPE non bénéficiaires du tarif réglementé et PME (pour rappel, moins de 250 salariés, 50 millions d’euros de chiffre d’affaires ou 43 millions d’euros de total bilan) sont invitées à confirmer à leur fournisseur d’énergie qu’ils relèvent du statut de PME pour se voir appliquer l’aide.
Communiqué de presse du Gouvernement du 29/11/2022
N'hésitez pas à vous adresser à vos interlocuteurs Cerfrance BFC qui peuvent vous conseiller et vous accompagner sur ces problématiques : conseil@bfc.cerfrance.fr
Thuy-An Moncharmont, Conseillère d'entreprise Cerfrance BFC