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gros plan sur un champ de moutarde

Les couverts végétaux : avantages au-delà de l’obligation règlementaire

Un couvert végétal est un ensemble de plantes dont l’objectif est d’occuper le sol. Il peut être permanent ou temporaire entre deux cultures et peut être composé d’une seule ou plusieurs espèces. La couverture des sols pendant les périodes sensibles est obligatoire dans le cadre de la conditionnalité des aides PAC, selon la norme BCAE 6. La présence d’un couvert sur les parcelles est nécessaire, en particulier durant la période hivernale, et le type de couvert à mettre en place diffère selon la localisation en zone vulnérable ou non. En zone vulnérable, les dispositions des Programmes d’Actions National et Régional s’appliquent. Quels sont les différents types de couverts végétaux ? Nos conseillères spécialisées en environnement vous présentent en particulier les CIPAN, ou encore les dérobées.

Quels sont les différents types de couverts végétaux ?

Type de couverts Caractéristiques
CIPAN (culture intermédiaire piège à nitrates)

Captage de l’azote disponible dans le sol entre deux cultures et réduction de la dissémination par le lessivage

CIVE (culture intermédiaire à valorisation énergétique)

Production de biomasse pour alimenter une méthanisation ou une bioraffinerie

Cultures dérobées

Seconde production (souvent fourragère) sur la même parcelle que la culture principale

Couvert faunistique ou floristique (ou couvert à gibier ou jachère faune sauvage)

Favorise la biodiversité et peut être inclus dans le cadre de MAEC

Engrais verts

Apports d’azote et de MO au sol et structuration

Le couvert végétal peut appartenir à plusieurs types en même temps et le choix du couvert va dépendre de différents points : 

  • La succession de cultures et le matériel disponible pour le semis
  • Les objectifs/contraintes pendant la période de l’interculture (ex : réglementation, gestion des adventices, amélioration de structure du sol, capitalisation d’azote pour la culture suivante…)
  • La période de semis et prix des semences
  • Les types de sols 
  • Le mode de destruction
  • Le temps d’interculture.

 

Il existe plusieurs méthodes de destruction : 

  1. Mécanique (herse ou rouleur) 
  2. Récolte ou pâturage
  3. Naturelle (gel, fin de vie du couvert)
Intérêts Limites
  • Protection de la vie biologique, apports de MO, amélioration de la structure du sol 
  • Prévention du lessivage 
  • Amélioration du stockage de carbone, limite l’érosion et les agressions climatiques 
  • Biodiversité 
  • Limitation du développement des adventices 
  • Diminution de la pression parasitaire avec l’introduction de nouvelles espèces dans la rotation 
Coût de la semence (qui peut être chère suivant les cas) Coût de mécanisation  Risques de taupins/limaces      

Focus sur les CIPAN

fleur de colza en gros plan

Ces cultures s’implantent entre la récolte des cultures d’été ou d’automne et les semis des cultures de printemps. Elles permettent de réduire le lessivage des nitrates, l’érosion des sols, le développement des adventices (effet de concurrence). Le maintien des résidus ou des repousses est également considéré comme une couverture des sols.

Elles ont différents avantages pour la biodiversité (rôle de refuge, de nourriture…).


Enjeux environnementaux : 

-    Moins de pollution des cours d’eau
-    Nappes phréatiques 
-    Structure du sol


Il existe différents cas possibles pour les CIPAN :

  • Si on est dans le cas d’une interculture courte, entre une culture de colza et une culture semée à l’automne, alors les repousses de colza peuvent être considérées comme CIPAN, si elles sont en place au sol pendant un mois et que les repousses sont denses et homogènes.
  • Si on est dans le cas d’une interculture longue, les repousses de colza ou de céréales peuvent être considérées comme un couvert. Attention, pour les repousses de céréales, il faut qu’elles respectent les mêmes conditions que les repousses de colza et elles ne doivent pas dépasser la limite de 20% des surfaces en interculture à l’échelle de l’exploitation.
  • Après un maïs grain, un sorgho ou un tournesol et une culture de printemps, les cannes de maïs grain, de sorgho ou de tournesol finement broyées et enfouies dans les 15 jours suivant la récolte peuvent rentrer dans les conditions de couverture des sols pour la directive nitrate.

Dans tous les cas, il est également possible de mettre en place des CIPAN ou des cultures dérobées : toutes les espèces sont acceptées, sauf les légumineuses pures. 

Focus sur les dérobées

Les dérobées sont des couverts avantageux pour les éleveurs. Ils peuvent être pâturés ou alors fauchés, ce qui est intéressant pour l’alimentation des troupeaux. Si des légumineuses sont présentes dans le couvert, alors il y a un apport de protéines dans la ration mais également une fixation de l’azote dans les sols grâce aux légumineuses. 

Les mélanges multi-espèces sont conseillés pour garantir la production du couvert et limiter les risques de maladies et de ravageurs qu’il peut y avoir avec des couverts mono-espèce.

Principaux avantages de quelques espèces à semer en couvert

Certaines espèces possèdent des propriétés allélopathiques ou repoussantes pour certains ravageurs. Par exemple, la cameline libère certains composés toxiques par biofumigation et peut ainsi limiter le développement de certains bioagresseurs. 

De plus, un mélange de couverts végétaux appartenant à des familles de plantes différentes des cultures principales permet d'enrayer le cycle des ravageurs et/ou d’éviter l'installation de maladies sur une parcelle. La phacélie appartient à une famille très différente des céréales, et peut donc être intéressante en interculture après une culture de blé.

Les couverts végétaux constituent donc des moyens agroécologiques de lutte contre les maladies, les ravageurs et les adventices.

De plus, les couverts végétaux stockent le carbone du sol et peuvent capter le CO2 atmosphérique. Ils aident donc à améliorer le bilan carbone.

En tant qu’agriculteur, vous vous questionnez peut-être sur le respect des obligations règlementaires ou sur le bilan carbone de votre ferme. Le service environnement Cerfrance BFC est à votre disposition si vous souhaitez plus de renseignements. N'hésitez pas à prendre contact : conseil@bfc.cerfrance.fr

Marie Chassine

Marie Chassine

Conseillère environnement Cerfrance BFC

Noémie Helie

Assistante conseillère environnement

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