
Les engrais : enjeux économique et climatique
La production des engrais de synthèse, notamment des engrais azotés, est principalement réalisée à partir de gaz naturel. Ainsi, le prix des engrais est fortement lié au prix du gaz, en plus d’être dépendant du contexte géopolitique.
Au-delà de l’enjeu économique, les engrais contribuent de façon non négligeable au réchauffement climatique. En effet, ils sont aujourd’hui une source importante d’émissions de GES, particulièrement en raison de l’émission de protoxyde d’azote (N2O), un gaz à effet de serre avec un pouvoir de réchauffement global près de 300 fois supérieur à celui du dioxyde de carbone (CO2).
Quelles stratégies de remplacement possibles ?
Afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) liées à l'utilisation d'engrais minéraux, il est possible de modifier ses pratiques de fertilisation. Différentes stratégies de substitution d’engrais peuvent être réfléchies :
Utiliser davantage d’engrais organiques
Le compost, le fumier ou les amendements organiques peuvent remplacer partiellement les engrais minéraux, tout en améliorant la vie biologique des sols, avec une augmentation du taux de matière organique. Ils ont une action positive sur la fertilité des sols.
Utiliser des engrais à base d’inhibiteur de nitrification
Ces produits ralentissent la transformation de l'ammonium en nitrate, limitant ainsi la production de N2O.
Utiliser des engrais à libération contrôlée
Ces engrais libèrent les nutriments progressivement, réduisant ainsi les pertes par volatilisation ou lessivage, ce qui diminue les émissions de protoxyde d’azote (N2O).
Émissions de GES de trois formes d’azote sous diverses modalités - Les émissions sont données pour 1 kg d’azote épandu par hectare
https://www.arvalis.fr/infos-techniques/quels-engrais-mineraux-azotes-choisir-pour-reduire-les-emissions-de-gaz-effet-de
Changer de forme d’engrais
Les risques de pertes par volatilisation sont plus importants pour des fertilisants liquides que des solides.
Optimiser les doses et les périodes d'application des engrais
Appliquer la bonne quantité d'engrais au bon moment permet de limiter les pertes et donc les émissions. Il est préférable, dans la mesure du possible, d’épandre avant une pluie, en évitant les températures élevées et le vent.
Enfouir l’engrais le plus rapidement possible après épandage
Dans les 8h suivant l’épandage, sans enfouissement, on perd 50% de l’azote ammoniacal par volatilisation. L’idéal est d’enfouir l’engrais immédiatement ou dans les 3h suivant l’épandage, à 10 cm de profondeur.
Modifier son assolement avec des surfaces supplémentaires en cultures nécessitant peu d’intrants et/ou en légumineuses
En intégrant des légumineuses dans les rotations culturales, on peut réduire la consommation d’engrais azotés minéraux. ➡️ Retrouvez notre article sur ce sujet ici.
Implanter des engrais verts
Des cultures secondaires comme la moutarde, l’avoine, le radis… peuvent être cultivées pour enrichir le sol en nutriments avant la culture principale. ➡️ Retrouvez notre article sur ce sujet ici.
Si vous souhaitez étudier l’impact carbone de vos pratiques d’épandage, un diagnostic carbone peut être réalisé sur votre exploitation. Pour en savoir plus dans cette démarche : conseil@bfc.cerfrance.fr