L’impact des frais en gestion de patrimoine
La gestion de patrimoine suppose la recherche de la rentabilité qui permet de préserver le capital dans la durée.
Il convient d'être vigilant concernant les frais pouvant grever cette rentabilité.
Qu'est-ce que la rentabilité ?
La rentabilité correspond à l’enrichissement généré par une opération au terme de la durée d’investissement, en tenant compte de l’ensemble des paramètres (rendement annuel, impact de la fiscalité, charges…). Elle s’applique à tous les types d’investissement (immobilier, financier…).
Quel est l'impact fiscal sur la rentabilité ?
Le rendement brut est le premier indicateur auquel l’investisseur est attentif en rapportant le revenu annuel (intérêts, dividendes, loyers...) à la valeur du bien. Cela est une première approche à laquelle il faut déduire les différents frais et charges.
L’impact fiscal n’est pas à négliger car il va contribuer à plus ou moins diminuer, selon la nature de l’investissement, le rendement. Les investissements immobiliers (revenus fonciers soumis à l’impôt sur le revenu de 0 % à 45 % selon sa situation fiscale et à la CSG/CRDS à 17,2 %) sont à ce jour davantage taxés que les investissements financiers (revenus de capitaux mobiliers soumis à la flat-tax comprenant 12,8 % d’impôt fixe et 17,2 % de CSG/CRDS soit 30 %).
Cet aspect fiscal conduit certains investisseurs, aidés de leur conseiller en gestion de patrimoine, à privilégier la détention de certains actifs dans des enveloppes plus adaptées ou à privilégier certains types d’investissements.
Par exemple :
- Détenir ses parts de SCPI (société civile de placement immobilier) dans un contrat d’assurance vie permet de bénéficier du cadre fiscal de l’assurance vie et de sortir des revenus fonciers.
- Ou encore réaliser un investissement immobilier en choisissant la location meublée ou une société à l’IS (impôt sur les sociétés).
Dans tous les cas, il est fondamental d’avoir mesuré en amont tous les impacts de ce choix (fiscalité à la sortie sur la plus-value…) et de les comparer entre eux. L’arbitrage doit être fait en fonction de ses choix personnels (souhait de capitaliser, transmettre, disposer de revenus complémentaires…).
Quel est l'impact des frais de gestion ?
Un autre aspect ne doit pas être négligé en gestion de patrimoine : les frais de gestion. Tout type d’investissement génère des frais qui peuvent être plus ou moins élevés et plus ou moins occultes. L’essentiel est de bien les identifier pour les intégrer dans les calculs de rentabilité, de façon à faire un choix d’allocation optimum.
Du point de vue des investissements financiers, certains placements requièrent des frais sur les versements (comme l’assurance vie). Ceux-ci peuvent être négociés et certains contrats proposent des frais sur les versements réduits, voire inexistants (parfois sous condition d’investissement dans certains supports). D’une façon générale, en présence de frais, mieux vaut privilégier des versements plus significatifs que des versements programmés plus modestes où les frais sont moins facilement négociables.
L’investisseur doit également être particulièrement attentif aux frais de gestion. Ceux-ci impactent la performance du capital dans la durée. Ils sont parfois plus difficiles à identifier car il s’agit quelquefois de strates : la banque prélève des frais de gestion mais le gérant du fonds a lui-même prélevé en amont des frais. C’est ainsi qu’un placement au rendement brut de 5 % peut par exemple ne correspondre au final pour l’investisseur, qu’à un rendement de 2 % après déduction des différents frais. Certains placements et fonds proposent des frais de gestion plus réduits. La documentation financière doit en principe les indiquer. Cet aspect doit être intégré dans toute décision d’investissement tant son impact sur le long terme peut être significatif.
Savoir repérer les frais inutiles
La « chasse » aux frais ne doit en revanche pas être une finalité. Il convient de faire la chasse aux frais inutiles ; c’est-à-dire ceux qui ne sont pas liés à un apport de valeur ajoutée.
Régler des frais pour bénéficier d’un service de qualité est acceptable. Acquitter des frais pour bénéficier d’un bonus de performance peut être stratégique. Recourir à des intermédiaires pour gérer son patrimoine immobilier pour gagner du temps peut être légitime.
En revanche, faire supporter à son patrimoine des frais qui ne se traduisent pas par une amélioration de sa rentabilité ou du service rendu est en tout état de cause à éviter.
Cyril DANNOUX, Responsable d'équipe conseil patrimoine Cerfrance BFC