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paysage de vignobles et gros plan sur une gappe

Réduire l'impact carbone en viticulture : quelles méthodes ?

Dans le cadre de la Stratégie Nationale Bas Carbone, qui vise la neutralité carbone à 2050 en France, le sujet de l’empreinte carbone des exploitations viticoles prend de plus en plus d’importance.

La viticulture, comme l’agriculture, a un rôle important à jouer dans la lutte contre le changement climatique, à la fois à travers la réduction des émissions de gaz à effet de serre, mais aussi l’augmentation du stockage de carbone dans les sols et dans la biomasse. Les effets de ce changement climatique imposent d’adapter les pratiques pour en réduire l’impact et maintenir la production.

Que ce soit pour la commercialisation de vos produits, le recrutement et la fidélisation de vos salariés, ou la réflexion sur votre système de production, calculer l’empreinte environnementale de vos pratiques nourrira votre stratégie d’entreprise.

En quoi consiste le diagnostic carbone ?

Le diagnostic carbone est un processus visant à évaluer l'empreinte carbone d’une exploitation à partir d’une analyse complète, accompagnée d'un plan d'action et d'un suivi de l'évolution sur plusieurs années. Plusieurs méthodes et outils existent en viticulture, notamment la méthode de l’Institut Français de la Vigne et du Vin (IFV), avec l’outil GES&Vit, et la méthode développée par Adelphe, Food Pilot et l’Interprofession des vins de Bourgogne (BIVB), à l’aide de l’outil Wine Pilot.

Ces méthodes multi-leviers s’appuient sur des périmètres d’étude différents. L’IFV se concentre sur la culture de la vigne à partir de données très précises sur les itinéraires techniques, tandis que Wine Pilot prend en compte toute la chaîne vitivinicole, en se basant sur un nombre réduit de données d’entrée.

Focus sur l'outil de l'IFV

GES&Vit permet une analyse fine de l’empreinte carbone des exploitations viticoles sur la production de raisin jusqu’à l’entrée au chai, qui représente près de 20% de l’empreinte carbone de la filière. L’outil s’inspire d’une méthode approuvée par l’État pour les productions végétales : celle développée pour les Grandes Cultures. L’évaluation de l’empreinte carbone comprend :

  • d’une part la quantification des émissions brutes de gaz à effet de serre (CO2, N2O, CH4) de l’exploitation, directes et indirectes,
  • et d’autre part la compensation de ces émissions permises par le stockage de carbone dans le sol,

toutes deux très dépendantes des pratiques à la vigne. 

Il présente des résultats à la fois au global sur l’exploitation, et plus finement à l’échelle :

  1. des opérations (taille, fertilisation gestion annuelle de la plante, entretien du sol sur l’inter-rang ou sur le rang, protection contre les maladies et les nuisibles, récolte)
  2. ou des postes d’émissions (carburant, engrais, produits phytosanitaires, consommation d’énergie…).

Cette vision globale permet de se conforter dans les points forts de l’exploitation et d’identifier d’éventuelles pistes d’amélioration. Enfin, l’outil permet de comptabiliser les réductions d’empreinte carbone permises par la mise en place d’un plan d’action, par rapport au bilan initial.

Le diagnostic carbone permet donc d’avoir une vision large de ses pratiques et de leur impact sur l’environnement, mais aussi de comparer différents modes de conduite et de simuler l’effet de changements de pratiques à la vigne. Il peut donc servir d’outil d’aide à la décision pour nourrir une stratégie d’entreprise.

Se tourner vers des pratiques vertueuses est un atout pour :

  1. Communiquer auprès de ses clients et valoriser sa production, 
  2. Recruter et fidéliser de la main d’œuvre,
  3. S’adapter et atténuer les effets du changement climatique sur le domaine, réduisant ainsi sa vulnérabilité aux aléas climatiques et le risque de fluctuation des rendements.

Vers une labellisation bas carbone de la viticulture ?

En agriculture, les méthodes Bovins et Grandes Cultures permettent aux exploitants, selon le plan d’action envisagé, de solliciter la labellisation auprès de la DREAL BFC dans le cadre du Label Bas Carbone (LBC). De cette manière, ils peuvent valoriser leurs efforts sur le marché volontaire du carbone.

En viticulture, aucune méthode n’a à ce jour été approuvée par le Ministère pour aboutir à une labellisation. Cependant, en s’inspirant de la méthode Grandes Cultures, déjà validée, l’IFV espère que ses travaux seront prochainement approuvés eux aussi. Des échanges sont en cours avec le Ministère pour valider la méthode vigne et ainsi ouvrir aux viticulteurs la porte du LBC.

Vous souhaitez faire un bilan des émissions et du stockage carbone liés à vos activités viticoles ? Les conseillers spécialisés du Service environnement de Cerfrance BFC peuvent vous accompagner dans ce domaine. N’hésitez pas à prendre contact avec eux :  conseil@bfc.cerfrance.fr

  • Plaquette diagnostic carbone en viticulture

    Le 25/04/2024

    Plaquette diagnostic carbone en viticulture

Maylis Gruet

Maylis Gruet

Chargée de mission environnement Cerfrance BFC

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