Nouvelle loi concernant la modalité de calcul de la retraite des non-salariés agricoles
Les anciens agriculteurs perçoivent en moyenne une retraite de 1 150 € brut par mois, soit 350 € de moins que la moyenne des français. Le législateur a souhaité réduire l’écart en relevant les pensions des agriculteurs. Qu’en est-il réellement ?
Comment se calcule la retraite d'un agriculteur ?
La profession d'agriculteur est la dernière à calculer la retraite sur l'intégralité d'une carrière et non sur les 25 meilleures années. Selon l'auteur de la proposition de loi, redonner à ces retraités la juste valorisation d'une vie dédiée à l'alimentation de leurs concitoyens est nécessaire. De plus, offrir des perspectives aux jeunes agriculteurs qui s'installent est indispensable : 50% des actifs agricoles devraient, en effet, partir à la retraite dans 10 ans.
Une loi du 13 février 2023 a créé un nouvel article du Code rural, dont les conditions d'application doivent être précisées par décret. Cet article prévoit que la Nation se fixe pour objectif de déterminer, à partir du 1er janvier 2026, la retraite des non-salariés agricoles (NSA) sur la base des 25 meilleures années de revenu.
Les députés dans l'attente d'un rapport
En outre, les députés ont prévu que le gouvernement remette au Parlement dans les trois mois suivant la promulgation de la loi, un rapport précisant ou évaluant :
- Les scénarios retenus pour l'application du nouveau mode de calcul et les dispositions législatives et réglementaires à modifier.
- Les conséquences que la réforme entraine sur les cotisations, les prestations et l’équilibre financier du régime des non-salariés agricoles, en préservant la redistributivité du régime actuel.
- L'opportunité d'une entrée en vigueur progressive de la réforme pour en limiter son impact financier global (comme les 37 meilleures années pour les agriculteurs partant en retraite en 2026, les 34 meilleures années pour ceux retraités en 2027… pour atteindre les 25 meilleures années en 2030).
- La possibilité d'un rapprochement des taux des cotisations d'assurance vieillesse des non-salariés agricoles de ceux du régime général, la problématique des faibles retraites des agriculteurs étant liée en partie aux faibles cotisations d'assurance vieillesse versées pendant leur carrière.
- Les mesures permettant d'améliorer la lisibilité du régime d'assurance vieillesse des NSA.
Si l’objectif initial de la loi est louable, une attention particulière devra être portée sur les éventuelles conséquences de ce rapport qui pourrait laisser augurer d’autres modifications dans les prochaines années.
Quelques rappels concernant la retraite agricole
A qui s’adresse la retraite agricole ?
Aux chefs d’exploitations, conjoint collaborateur et aides familiaux.
Quelles sont les modalités de calcul de la retraite agricole ?
La retraite de base des exploitants comporte plusieurs strates, la retraite forfaitaire, la retraite proportionnelle et la retraite complémentaire.
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La retraite forfaitaire
La retraite forfaitaire se calcule de la façon suivante :
Retraite forfaitaire X Durée d'assurance / Durée d'assurance requise en fonction de son année de naissance
La retraite forfaitaire intégrale est un montant fixe qui correspond à une carrière complète d'exploitant agricole à titre principal. Au 1er janvier 2022, elle s'élève à 3 461,64 €, soit 288,47 € par mois.
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La retraite proportionnelle : retraite par points acquise par cotisations
La retraite proportionnelle se calcule de la façon suivante :
Nombre de points X Valeur du point X Durée d'assurance de 37,5 ans / Durée d'assurance requise.
La retraite proportionnelle se détermine en multipliant le nombre de points acquis par la valeur du point (4,068 € en 2023), puis par un coefficient égal à 37,5 / Durée d'assurance minimale requise en années en fonction de son année de naissance.
Le total des points acquis est déterminé selon un barème en fonction du revenu de l'exploitant et du nombre d'années de cotisations.
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La retraite complémentaire obligatoire
A noter que depuis 2002, le retraité agricole bénéficie de la retraite complémentaire obligatoire. Il s’agit de la dernière strate pour calculer une pension de retraite agricole. Cette partie est déplafonnée en cas de revenu professionnel excédent le plafond annuel de la sécurité sociale.
Les exploitants agricoles cherchent à compléter leurs revenus en période de retraite avec une capitalisation individuelle. L’objectif est de maintenir le niveau de vie en période de retraite de façon à couvrir les besoins.
Le Madelin agricole puis aujourd’hui le PER son très usités chez les exploitants dans ce cadre mais bien d’autres outils existent (investissement immobilier, capitalisation dans une société holding patrimoniale…).
Toute stratégie financière de la retraite repose sur la meilleure anticipation possible. L’équipe patrimoine se tient à votre disposition pour vous accompagner.
Rosine Girardot, Conseillère spécialisée en patrimoine Cerfrance BFC