Les leviers carbone en gestion du troupeau : jouer sur l’intervalle vêlage-vêlage en bovin lait
Les leviers de gestion de troupeau représentent l’un des principaux axes d’amélioration pour les diagnostics carbone en élevage. En fonction de la marge de manœuvre disponible et des choix effectués dans le plan d’action, il est possible de réduire l’empreinte carbone nette de l’exploitation de 10 à 15% en optimisant la gestion du troupeau, notamment en ce qui concerne la reproduction, l’élevage des génisses ou la santé animale. L’intervalle vêlage-vêlage (IVV) est un indicateur clé sur lequel on peut agir pour diminuer l’impact environnemental du troupeau, en particulier en ce qui concerne les émissions de méthane.
En élevage allaitant, l’objectif courant pour assurer une bonne rentabilité est d’avoir un veau par vache par an, ce qui correspond à un IVV d’environ 365 jours. En élevage laitier, les enjeux diffèrent car la rentabilité dépend de la quantité et de la qualité du lait produit. Notre spécialiste en environnement vous en dit plus ici.
En laitier, il est recommandé de ne pas dépasser 400 jours d’IVV. Diminuer l’IVV pour tendre vers cet objectif revient à réduire le temps d’improductivité des animaux, ainsi que les besoins alimentaires et d’entretien associés.
De plus, en réduisant l’IVV, on réduit le nombre de jours de fin de lactation, qui sont les moins productifs : « une vache laitière à 380 jours d’IVV comparée à une autre à 440 jours, correspond, tous les quatre ans, à une demi-lactation de gagnée ». On avance ainsi plus vite en rang de lactation, ce qui permet, dans une logique d’amélioration de la longévité des vaches, d’augmenter la productivité par vache par rapport à un troupeau avec beaucoup de primipares. Par conséquent, on augmente ainsi la rentabilité par vache.
En outre, ces jours de fin de lactation sont également ceux où le risque de concentrations leucocytaires importantes est le plus fort. En les réduisant, on limite aussi le risque de cellules dans le lait et on améliore la santé du troupeau et la qualité du lait.
En fin de lactation, les vaches ont également tendance à prendre de l’état. Si cette prise d’état est excessive, la lactation suivante risque d’être impactée, avec une capacité d’ingestion réduite. Limiter les jours de fin de lactation a donc un intérêt pour limiter les troubles métaboliques en début de lactation suivante.
Ainsi, diminuer l’IVV du troupeau dans le cadre d’un diagnostic carbone permet non seulement de réduire les émissions de gaz à effet de serre du troupeau, mais cela a aussi des avantages technico-économiques intéressants pour la résilience des élevages.
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