Les diagnostics carbone : quelles sont les méthodes approuvées en agriculture ?
Le diagnostic carbone est un processus visant à évaluer l'empreinte carbone d’une exploitation à partir d’une analyse complète, accompagnée d'un plan d'action et d'un suivi de l'évolution sur plusieurs années. Selon le plan d’action envisagé, les agriculteurs peuvent solliciter la labellisation auprès de la DREAL BFC dans le cadre du Label Bas Carbone (LBC) et valoriser leurs efforts sur le marché volontaire du carbone.
Dans le cadre de la lutte contre le changement climatique, six méthodes ont été approuvées pour le secteur agricole dans le cadre du Label Bas Carbone (LBC). Parmi elles, deux sont particulièrement utilisées pour évaluer et réduire l'empreinte carbone des exploitations agricoles.
Méthodes principales pour réduire l'empreinte carbone
CarbonAgri
Développée par l’Institut de l’élevage (Idele), cette méthode s’adresse aux exploitations en polyculture-élevage, incluant un élevage de ruminants (bovins, ovins, caprins). Elle permet d’évaluer l’empreinte carbone de l’exploitation, en prenant en compte l’ensemble des activités, de l’achat d’intrants à la sortie de la ferme, et inclut également les cultures destinées à la vente le cas échéant.
Grandes Cultures
Conçue par un collectif d'instituts techniques (Arvalis, Terres Inovia, ITB, ARTB, Agrosolutions), cette méthode s’applique aux exploitations agricoles 100% grandes cultures. Le périmètre d’analyse est similaire à celui de la méthode CarbonAgri, couvrant toute la chaîne des opérations agricoles.
Évaluation et réduction de l’empreinte carbone : Processus et Objectifs
Ces deux méthodes permettent de comptabiliser les réductions d’empreinte carbone obtenues grâce à la mise en place d’un plan d’action. Celui-ci est élaboré sur la base d’un bilan carbone initial, qui diffère selon les systèmes agricoles :
- En polyculture-élevage, l’évaluation s’appuie sur une année de référence (année N).
- En grandes cultures, le diagnostic se fait sur les trois dernières années d’activité.
Dans les deux cas, les effets des actions mises en place sont mesurés à N+5 pour évaluer leur efficacité.
Leviers de réduction en fonction des GES
Selon le type d'exploitation, les gaz à effet de serre ciblés et leurs impacts diffèrent :
- Méthane (CH4) : Principal gaz émis dans les systèmes polyculture-élevage, avec un pouvoir réchauffant global (PRG) 28 fois supérieur à celui du dioxyde de carbone.
- Protoxyde d’azote (N2O) : Gaz dominant dans les grandes cultures, avec un PRG environ 300 fois supérieur à celui du CO2.
- Dioxyde de carbone (CO2) : Émis par toutes les activités agricoles, il reste la référence pour comparer les effets des autres gaz.
Les émissions de ces gaz sont pondérées par leurs PRG et exprimées en équivalent CO2, permettant ainsi de comparer leur impact global sur le climat.
Stockage du carbone : un atout pour la compensation
Les méthodes prennent également en compte le stockage de carbone sur les exploitations, notamment grâce aux prairies, aux infrastructures agroécologiques, et à certaines pratiques culturales. Ce stockage vient en compensation des émissions de gaz à effet de serre, contribuant ainsi à la réduction globale de l’empreinte carbone des exploitations agricoles.
L’agriculture, un acteur clé dans la lutte contre le changement climatique
L’agriculture joue un rôle essentiel dans la lutte contre le réchauffement climatique, non seulement en réduisant ses émissions de gaz à effet de serre, mais aussi en augmentant le stockage de carbone dans les sols et la biomasse.Les effets de ce changement climatique imposent d’adapter les pratiques agricoles.
Les conseillers spécialisés Cerfrance BFC peuvent vous accompagner dans ce domaine. Vous souhaitez faire un bilan des émissions et du stockage carbone liés à vos activités agricoles ? N’hésitez pas à nous contacter : conseil@bfc.cerfrance.fr.