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La réintégration de la DEP partiellement exonérée en cas d’aléa

Lors de la survenance sur l’exploitation d’un risque résultant d’un aléa climatique, sanitaire ou environnemental, les sommes rapportées dans le cadre d’un compte épargne de précaution sont exonérées à hauteur de 30 % de leur montant lorsqu’elles sont utilisées pour des dépenses liées à l’exploitation.
Le montant exonéré ne peut excéder un plafond de 50 000 € par exercice.
Ces nouvelles dispositions s’appliquent aux clôtures des années 2024 et suivantes.

Quels sont les risques pris en compte ?

Pertes économiques

Liées à l’apparition d’un foyer de maladie animale ou végétale, ou d’un incident environnemental, ouvrant droit à une indemnisation par un fonds de mutualisation agréé par l’autorité administrative.

Pertes de récolte ou de cultures

Résultant d’aléas climatiques ouvrant droit à une indemnisation par un assureur (multirisque climatique) ou fondée sur la solidarité nationale.

Attention, lorsque l’exploitant agricole a souscrit un contrat d’assurance, mais qu’il fait face à des pertes de récoltes ou de cultures inférieures au seuil d’indemnisation, il ne peut pas bénéficier de l’exonération partielle.

Pertes de moyens de production en cas de calamités agricoles

L’exploitant agricole subit une perte de ses moyens de production (perte de fonds) dans le cadre de calamités agricoles, dans les conditions ouvrant droit à une indemnisation.

Quelles conditions relatives à la couverture assurantielle des exploitants faisant face à un aléa ?

Pour bénéficier de l’exonération partielle de la reprise de Déduction pour Épargne de Précaution (DEP), l’exploitant doit remplir toutes les conditions ouvrant droit à une indemnisation.

Lorsque l’indemnisation est subordonnée à la souscription d’une assurance, l’exploitant doit être préalablement assuré contre le risque survenu sur son exploitation.

L’assureur, ou le tiers désigné par le fonds qui indemnise, certifie que les conditions pour ouvrir droit à indemnisation sont remplies sur l’exploitation et certifie ainsi la matérialité des dommages.

À noter

  • Le bénéfice de l’exonération n’est pas conditionné au versement effectif de l’indemnisation au cours de l’exercice au titre duquel les sommes utilisées sont rapportées et partiellement exonérées.
  • L’aléa doit s’être produit directement sur l’exploitation. La survenance d’un aléa dans la même zone géographique ne suffit pas.

Quelles sont les modalités de reprise des sommes déduites au titre de la DEP ?

Utilisation des sommes et nature des dépenses éligibles ?

Sont susceptibles d’être partiellement exonérées, les sommes utilisées au cours de l’exercice de survenance de l’aléa, ou de l’exercice suivant.

Ces sommes doivent correspondre aux sommes utilisées pour faire face à des dépenses nécessitées par l’activité professionnelle. (Dépenses liées à l’exploitation supérieures au montant des sommes reprises).

Exercice de rapport des sommes éligibles à l’exonération partielle ?

Les sommes doivent être rapportées au résultat de l’exercice au cours duquel leur utilisation est intervenue, ou au cours de l’exercice suivant.

La date de survenance de l’aléa est déterminée par l’assureur ou l’expert désigné.

L’exploitant agricole peut décider d’étaler le bénéfice de l’exonération partielle au titre des deux exercices susvisés (année d’utilisation et exercice suivant).

Modalités de plafonnement de l’exonération partielle ? 

Les sommes rapportées sont exonérées d’impôt à hauteur de 30 %, dans la limite d’un plafond de 50 000 € par exercice.

Exemple : Utilisation de 100 000 euros de DEP, la réintégration est exonérée à hauteur 30 000 euros.

GAEC et EARL : le plafond de l’exonération est multiplié par le nombre d’associés exploitants de la société, dans la limite de quatre.

Noëlle Lécuyer

Directrice Fiscale Cerfrance BFC

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