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tracteur dans un champs

Diminuer les émissions de GES grâce à l’optimisation de la mécanisation

Le 3ème Gaz à Effet de Serre (GES) issu de l’agriculture est le dioxyde de carbone (CO2) : ce gaz est lié principalement à l’utilisation des énergies fossiles et est responsable de 11% des émissions de GES des exploitations agricoles.

1 L de Gazole Non Routier (GNR) représente 3,25 kg eqCO2 émis dans l’atmosphère. La consommation en GNR liée au niveau d’équipements matériels d’une ferme engendre des impacts économiques mais aussi environnementaux. Pour optimiser la consommation de GNR, une analyse du poste mécanisation peut être réalisée au préalable.

Evaluer son niveau d’équipement : quels repères ?

Afin d’évaluer la puissance totale du parc de matériel, il faut connaître le nombre de chevaux (ch) nécessaire pour un hectare (ha).

Un système extensif se situe à moins de 1 ch/ha tandis qu’un système avec cultures industrielles nécessite de 4 à 6 ch/ha.

A l’achat, un tracteur vaut en moyenne 1 000€/cheval.

Pour éviter une sous-mécanisation ou une sur-mécanisation, il faut viser la pleine charge d’un tracteur, à la limite de la saturation, estimée autour de 800 heures/an (1 000 heures en cas de prestations).

Le taux de charge est lié à la consommation en Litres de GNR/cheval/heure. Le repère de consommation maximum doit être de 0,22 L GNR/ch/h. Un tracteur développe en moyenne 50% de son taux de charge, avec des variations en fonction de son utilisation.
L’idéal est :

  1. 75% de ce taux de charge pour un engin de récolte : 0,17 L GNR/ch/h
  2. 50% pour un tracteur de tête : 0,11 L GNR/ch/h
  3. 35% pour un tracteur de cour : 0,08 L GNR/ch/h

Exemple : labour avec un tracteur de 170 ch, consommation de 28 L GNR/ha et débit de chantier de 1,1 ha/h.

  1. 28 L GNR/ha * 1,1ha/h = 30,8 L GNR/h
  2. 30,8 L GNR/h / 170 ch = 0,18 L GNR/ch/h à 80% du taux de charge, donc largement saturé au moment de ce labour.

Optimisation de l'adéquation tracteur/outil

Il faut rechercher la meilleure adéquation tracteur/outil. Une confusion est souvent faite entre effort de traction et puissance. La force de traction est permise par le poids du tracteur.
Le rapport de base est : poids du tracteur (+ masse) / puissance = 50 kg/ch.
Avec un manque de main-d’œuvre, on observe depuis plusieurs années davantage de tracteurs plus puissants pour pouvoir travailler plus vite. En effet, la puissance est proportionnelle de manière linéaire au débit de chantier. En augmentant la vitesse de travail, le rendement énergétique est pénalisé. Un alourdissement du tracteur est souvent nécessaire pour réussir à soulever certains outils.

Stratégie de dimensionnement des outils

Au niveau de la stratégie de dimensionnement d’un outil, deux composantes doivent être réfléchies : la disponibilité en main-d’œuvre et la fenêtre d’intervention en fonction des risques climatiques. Estimer cette fenêtre d’intervention consiste à identifier le nombre de jours où il est possible d’intervenir au cours des 10 dernières années (auquel on retire les 2 années les pires).
Cela consiste à avoir une estimation du nombre de Jours Agronomiquement Disponibles (JAD) pour 80% des campagnes culturales. Cette formule peut guider le choix dimensionnement d’un outil :

Largeur d’équipement = surface (ha) / JAD / Disponibilité (h/j) / Débit réel* (ha/h/m de large)

*débit réel = débit de chantier par mètre de largeur d’outil [vitesse d’avancement (8km/h) x 70% (temps effectif d’utilisation de l’outil) / 10]

Vérification de la cohérence du parc matériel

La cohérence d’un parc matériel est intéressante à vérifier.
L’ensemble des machines doivent correspondre aux contraintes, exigences et souhaits de l’agriculteur.
Cette réflexion peut apporter des bénéfices économiques, humains et environnementaux.

Vous vous questionnez sur ce sujet, n’hésitez pas à contacter un conseiller spécialisé Cerfrance BFC pour échanger avec lui !

Marie Chassine

Marie Chassine

Conseillère environnement Cerfrance BFC

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